Nano-traceurs pour frelon asiatiques

Article publié dans 20minutes le 22 novembre 2022 à propos du développement de nano-traceurs pour repérer les nids de frelons asiatiques (lien vers l’article original) :

Cet ingénieur puce les frelons asiatiques de nano-traceurs pour localiser les nids

Cet ingénieur puce les frelons asiatiques de nano-traceurs pour localiser les nids

Innovation Un ingénieur toulousain a mis au point un nano-traceur qu’il fixe sur le frelon asiatique pour le suivre jusqu’au nid et le détruire

Béatrice Colin
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Un  frelon asiatique a proximité d'une ruche et des abeilles .
Un frelon asiatique a proximité d'une ruche et des abeilles . — A. GELEBART / 20 MINUTES

Cet été deux cyclistes ont été hospitalisés en urgence absolue après avoir été piqués par une cinquantaine de frelons asiatiques, dans la Loire. Un phénomène plutôt rare. Car la véritable victime du Vespa velutina n’est pas l’homme, mais l’abeille. Ce prédateur implacable les déchiquette à la sortie des ruchers, en particulier à l’automne, lorsqu’elles sont affaiblies et constituent leur dernier stock pour l’hiver.

Pour les apiculteurs, c’est un fléau de plus, qui vient s’ajouter à celui des pesticides. Alors que certains s’évertuent à créer des pièges à frelons, Florent Coletta a eu l’idée de remonter jusqu’au nid. Pour y parvenir, cet ingénieur toulousain a mis à profit ses compétences en technologies embarquées, très très miniaturisées.

« Un jour, des amis se sont fait piquer par des frelons asiatiques. On s’est dit qu’il fallait trouver le nid et le détruire, mais avant il fallait le retrouver. Je me suis dit qu’on pouvait équiper le frelon d’une puce électronique. C’était un challenge excitant d’un point de vue technique, mais cela avait aussi un intérêt social et écologique pour la protection des abeilles », explique le créateur de la société Intuite.

Suivre le frelon à pied ou avec un drone

Au printemps dernier, il s’est lancé à fond dans le développement d’un dispositif technique, afin de mettre au point une puce que l’on puisse détecter à une distance de 100 à 200 mètres de portée. Soit à pied, soit grâce à un drone qui suit le nano-traceur si la zone le permet et est autorisée au survol, le frelon étant capable de voler sur une distance d’1,5 km. Mais surtout, il fallait que cette puce soit la plus légère possible, moins de 0,5 gramme, afin qu’elle n’empêche pas l’insecte de prendre son envol.

Il a dû attendre le début de l’été, et le retour de l’insecte, pour commencer à tester son équipement. Florent Coletta a alors pris contact avec le syndicat des apiculteurs mais aussi diverses associations, comme celle qui exploite des ruchers sur le domaine agricole de la ville de Toulouse.

Deux mille frelons par nid

« Au début, les frelons équipés ne rentraient pas au nid, ce corps extérieur les gênait. J’ai dû modifier la puce et refaire des essais. J’ai eu des résultats et j’ai réussi à débusquer trois nids en utilisant quinze puces. Je vais continuer à valider la technologie jusqu’à la fin du mois de novembre », assure le patron de la société Intuite qui s’est formé à l’enlèvement des nids, afin de pouvoir proposer une solution complète aux apiculteurs.

Ces derniers sont en effet en demande d’une solution capable de réduire cette nuisance. Car chaque nid abrite environ 2.000 frelons, parmi lesquels de nombreuses « fondatrices » qui la saison suivante pourront être amenées à créer leur propre nid. D’où l’intérêt de les détruire et de « créer ainsi des zones franches et faire baisser la pression sur les ruchers », insiste l’inventeur.

Si sa technologie est éprouvée, aujourd’hui, l’ingénieur veut pouvoir proposer aux apiculteurs un prix d’intervention qui ne soit pas prohibitif, alors qu’ils sont parfois déjà obligés de débourser des sommes folles pour se payer de nouvelles colonies d’abeilles. « Un apiculteur ne peut pas payer une intervention entre 1.000 et 2.000 euros. Je fabrique aujourd’hui la puce dont je peux réduire le prix de 50 à 100 euros. Il faut maintenant rendre la traque plus efficace pour utiliser le moins possible de traceurs pour trouver le nid et trouver des financements afin que ce soit à un coût abordable », conclut Florent Coletta qui espère nouer des partenariats, notamment avec des collectivités, pour pouvoir se lancer l’année prochaine.

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