Le groupe F dans la presse

Un article publié par les journalistes de la RTBF qui ont interviewé les chasseurs de nids en pleine action… Le nombre de nids trouvés étant élevé suite à ce travail, un petit article semblait inévitable !

Localisation de l’article original : https://www.rtbf.be/article/pompiers-et-apiculteurs-traquent-les-frelons-asiatiques-qui-vivent-plus-longtemps-cette-annee-a-bruxelles-11100224

Pompiers et apiculteurs traquent les frelons asiatiques qui vivent plus longtemps cette année à Bruxelles – rtbf.be

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Pompiers et apiculteurs traquent les frelons asiatiques qui vivent plus longtemps cette année à Bruxelles

Un frelon asiatique sur le point d’attaquer une ruche et ses abeilles en Espagne

Les pompiers de Bruxelles sont forts sollicités ces derniers jours pour détruire des nids de frelons asiatiques. Une espèce invasive qui pose de gros problèmes parce que ces frelons attaquent et tuent les abeilles chez nous. Une situation d’autant plus problématique que ces frelons se reproduisent extrêmement vite. « Chaque année, leur nombre double ou triple à Bruxelles », explique le caporal Bernard Demarteau, pompier référent à Bruxelles pour ces frelons asiatiques.

Et cette année, en plus, ces frelons survivent plus longtemps. La faute aux températures très douces de ces dernières semaines. « Normalement, aux premières gelées, les fondatrices, donc les futures reines, disparaissent et les nids périclitent. Cette année, comme les températures ont été très douces et qu’on n’a pas encore vraiment eu de gel, les colonies continuent de vivoter. Sans oublier que, comme la chute des feuilles va de pair avec le climat, les gens ont mis plus longtemps cette année à repérer les nids et ils nous appellent seulement maintenant ».

Bernard Demarteau est le pompier référent en matière de frelons asiatiques à Bruxelles B. Schmitz – RTBF

Ces nids, en fin d’année, peuvent sembler très gros. Un peu moins d’un mètre de hauteur et souvent perchés à plus de 15 mètres de haut dans les arbres. Ces dernières semaines, des apiculteurs bruxellois se sont aussi mis à traquer les derniers frelons asiatiques. Notamment Muriel Roberfroid et Jean-Michel Philippart-De Foy. Ils ont tous les deux des ruches à Woluwe-Saint-Pierre et agissent au nom du « groupe F ». « F pour frelons », explique Muriel. Notre but n’est pas de les chasser. Mais de les traquer. De trouver les nids. « Pour cela, on installe des appâts à différents endroits où on a repéré un ou l’autre frelon », précise Jean-Michel. « Ces appâts, c’est un petit récipient rempli d’un liquide qui les attire. Un mélange de vin blanc, de bière et de sirop grenadine ».

Jean-Michel Philippart-De Foy et Muriel Roberfroid sont tous deux apiculteurs à Woluwe-Saint-Pierre et traquent depuis des semaines les nids de frelons asiatiques dans les communes alentour pour les signaler aux pompiers B. Schmitz – RTBF

Une méthode de traque des frelons bien huilée et efficace

« On ajoute aussi du miel pour les fidéliser et pour qu’ils restent un peu », ajoute Muriel avec le sourire. « Lorsqu’ils sont attrapés, on leur met une petite couleur sur le dos. On regarde alors dans quelle direction ils partent, puis on chronomètre le temps qu’ils mettent à faire l’aller-retour. En fonction de cela, on peut à peu près estimer l’endroit où se trouve le nid ».

Le récipient rempli d’un "cocktail maison" censé attirer les frelons asiatiques afin qu’il indique le chemin vers le nid B. Schmitz – RTBF

Si le nid n’est pas trop loin, un frelon fait un aller-retour toutes les six-sept minutes. A l’échelle d’une journée, vous imaginez le carnage que cela peut être pour la ruche

Reste alors pour nos apiculteurs à demander aux habitants qui vivent dans cette zone d’être attentifs. Et une fois le nid repéré, ils appellent les pompiers qui viennent le détruire. Rien que la semaine dernière, les deux apiculteurs ont repéré cinq nids. Pour eux, c’est une question de survie à moyen terme de leurs abeilles. « Imaginez qu’il peut y avoir une dizaine de frelons devant une ruche. Chacun attaque et ponctionne une abeille et va ensuite la ramener au nid pour que la colonie puisse s’en nourrir et y trouver des protéines. Si le nid n’est pas trop loin, un frelon fait un aller-retour toutes les six-sept minutes. A l’échelle d’une journée, vous imaginez le carnage que cela peut être pour la ruche. Et le stress que cela provoque chez les abeilles. On doit donc agir et repérer ces nids, sinon c’est la fin de nos ruchers ».

L’un des nids repéré ces dernières semaines par les apiculteurs, au sommet d’un grand arbre. Il faisait presque un mètre de hauteur et présente une forme de poire. B. Schmitz – RTBF

Dangereux si on est allergique

Le pompier Bernard Demarteau ajoute que, jusqu’ici, il n’y a pas vraiment eu d’accident grave avec des frelons asiatiques à Bruxelles. « Mais leur nombre qui se multiplie risque d’aggraver les risques à l’avenir », précise-t-il. « C’est dangereux pour les personnes qui sont allergiques aux piqûres de guêpes ou d’abeilles. Pour les autres, être piqué par un frelon n’est pas beaucoup plus dangereux que de se faire piquer par une guêpe. Mais il faut faire attention parce qu’on peut devenir allergique à n’importe quel moment de la vie. Chacun a une certaine tolérance dans son corps et une fois cette tolérance atteinte, c’est là qu’on devient allergique et que cela devient extrêmement dangereux ».

Un frelon est beaucoup plus gros qu’une abeille et le frelon asiatique se reconnaît parce que le bout de son corps est orange, voire rouge clair. Contrairement au frelon européen dont le corps, lui, est jaune et noir. L’intervention des pompiers pour détruire un nid de frelon asiatique est normalement gratuite à Bruxelles afin de limiter leur prolifération. Si vous repérez un groupement de plusieurs frelons asiatiques, mieux vaut donc appeler le numéro d’urgence 112.